Depuis 2014, le site de la chapelle Saint-Andéol de Velorgues fait l’objet d’une fouille programmée conduite par une équipe de la Direction du Patrimoine de L’Isle-sur-la-Sorgue et les anthropologues du laboratoire Adès (UMR 7268), en partenariat avec l’université d’Avignon, le Ciham (UMR 5648) et l’université d’Aix-Marseille.
La chapelle Saint-Andéol, qui a été inscrite en avril 2016 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH), a bénéfécié en juin 2016 d’une troisième campagne de fouille programmée.
Celle-ci s’est limitée dans le jardin, à une extension des recherches à l’est du chevet, et dans la chapelle, à la fouille de sépultures et à celle d’une grande fosse, localisées dans la seconde travée. Parallèlement, deux sondages profonds ont été réalisés dans la première travée, pour les besoins du projet de restauration.
Au pied de l’abside, les investigations ont apporté des informations complémentaires sur l’organisation du cimetière médiéval. Dans ce secteur, peu de sépultures en fosse du bas Moyen Age ont été conservées. Des tombes à coffres – probablement contemporaines de celles étudiées lors des campagnes de fouille précédentes (Xe-XIIe siècle) – sont directement apparues avec parfois un léger changement d’orientation semblant épouser les courbes de l’abside du XIe siècle. L’intérêt majeur de cette extension réside surtout dans le repérage des vestiges d’un chevet quadrangulaire, associé à une église antérieure au XIe siècle. Le massif de fondation du chevet actuel englobe une partie des murs en pierre de taille du haut Moyen Age, mis au jour à l’intérieur.
Dans la chapelle, l’intervention s’est concentrée sur l’étude de trois sépultures d’époque moderne, probablement établies au centre de la seconde travée de la nef après la restauration de la chapelle faite à la demande de l’évêque de Cavaillon vers le début du XVIIe siècle.
Au sud de cette même travée, la fouille d’une très grande fosse de récupération de matériaux (1,55/1,76 m sur 1,34 m de profondeur) a permis de dégager les vestiges d’une imposante fondation maçonnée. Au regard du mobilier des XIIe-XIIIe siècles contenu dans son remplissage, il semblerait que la récupération d’une partie des pierres de taille qui composaient un puissant plot de fondation soit postérieure à l’abandon des substructions. Pour l’instant, la fonction précise de ce massif nous échappe et on ne peut déterminer avec précision s’il correspond à un état de l’église primitive ou à une construction qui lui serait antérieure.
Par ailleurs, les deux sondages conduits dans la première travée ont offert l’opportunité de diagnostiquer une partie du sous-sol sur une profondeur non atteinte auparavant. Outre l’observation des différents niveaux de circulation et ceux liés aux travaux de construction et de transformations de l’église médiévale, on observe une altimétrie bien inférieure à la base des piliers du voûtement XIIe siècle, deux épaisses séquences stratigraphiques faisant référence à l’une des plus anciennes périodes d’occupation du site (entre l’Antiquité et le haut-Moyen Age).
Pour en savoir davantage sur les différentes campagnes de fouille qui ont lieu chaque année depuis 2014, cliquez sur les liens suivants:
Velorgues: quatrième campagne de fouille programmée (2017)
Velorgues: les deux premières campagnes de fouille programmée (2014-2015)
Vous pouvez retrouver un aperçu de l’histoire de Velorgues à la page suivante : Velorgues et la chapelle Saint-Andéol
