Les confréries de pénitents sont des associations religieuses de laïcs, qui avaient une vocation spirituelle et sociale (assistance aux pauvres, malades, prisonniers, enterrements). Leurs membres portaient une tenue d’une couleur spécifique à laquelle ils devaient leur nom. Il existait à L’Isle-sur-la-Sorgue quatre confréries de pénitents : les blancs, les bleus, les noirs et les verts.
C’est en 1565, à la demande de plusieurs habitants de la ville, que l’évêque de Cavaillon autorisa l’érection d’une confrérie des pénitents de couleur bleu ou pers sous le titre des « Cinq-Plaies de notre rédempteur Jésus-Christ » dans le couvent des Franciscains situé intra-muros.
Après avoir occupé plusieurs chapelles construites par leurs soins, les pénitents bleus décidèrent en 1766 d’en édifier une nouvelle dans le quartier de Bouïgas, qui était dépourvu d’édifices religieux. Celle-ci fut réalisée par l’architecte Jean-Ange Brun entre 1766 et 1769.
Témoin majeur de l’architecture religieuse de la seconde moitié du XVIIIe siècle, cette chapelle, implantée à l’angle des rues Voltaire et Rose Goudard (anciennement rues Saint-Honorat et de l’Arquet), affiche une remarquable façade classique à pans inclinés et un superbe plafond en plâtre décoré de gypseries qui constitue un bel exemple des arts religieux comtadins du XVIIIe siècle de par sa sobriété et l’utilisation ponctuelle de motifs en haut-relief réalisés en plâtre peint (gloire rehaussée d’angelots, cartouches, etc.).
La chapelle fut vendue en 1796 à un L’Islois et la confrérie fut dissoute. Au XIXe siècle, la chapelle accueillit la congrégation des Hommes. Le rétablissement de la confrérie intervint en 1834. La chapelle du XVIIIe siècle fut désacralisée dans les années 1970. Acquise par des particuliers, malmenée par des réaménagements disgracieux au cours des années 1970-1980, elle fut rachetée par la Ville à la fin des années 1990.
Pour avoir des informations, consultez l’article suivant :
Diagnostic archéologique de la chapelle des Pénitents bleus (2017)