L’hôtel Valmy est un hôtel particulier situé dans le centre-ville de L’Isle-sur-la-Sorgue à l’angle de la rue Valmy et de la rue Danton. Construit à la fin du XVe siècle, il conserve de cette époque une tour d’escalier en vis et deux façades sur cour. Au XVIIIe siècle, les façades extérieures sont remaniées et l’hôtel est ensuite scindé en deux parties puis divisé en appartements. La tour sert désormais de cage d’escalier à l’immeuble. Elle compte cinq niveaux marqués par des cordons et conserve trois baies en accolade encadrées par des culots sculptés figurant des personnages ou animaux fantastiques. D’autres fenêtres ont été percées plus tardivement. L’escalier est couvert d’une remarquable voûte d’ogives à liernes et tiercerons retombant sur une colonne qui prolonge le noyau central. Un petit escalier extérieur permet d’accéder à une terrasse, à l’origine munie de créneaux et soulignée de gargouilles.
La tour d’escalier étant en très mauvais état, les copropriétaires ont envisagé d’y effectuer des travaux. Le caractère exceptionnel du bâtiment a conduit la Direction du Patrimoine à exercer ici sa mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Dans un premier temps un état des lieux a été dressé. Un diagnostic de la tour médiévale a été confié à un cabinet d’architecture qui s’est adjoint les services d’un bureau d’études structure spécialisé. Une campagne photographique par drone a également permis d’observer les désordres extérieurs au dernier niveau de la tour.
En effet, elle était très abîmée en partie haute. Les causes étaient multiples. Tout d’abord, son environnement a changé. Les bâtiments contigus ayant été modifiés, ils n’apportent plus la même protection. Par ailleurs, les gargouilles ont été amputées ou reprises, ce qui a entraîné le ruissellement des eaux de pluie le long des murs. De plus, la pierre, un calcaire argileux, est naturellement fragile. On observe donc de nombreux déjointoiements et un filet de protection a dû être installé au sommet de la tour. Les méthodes de construction employées (pierres traversantes) entraînent une importante répercussion des dommages extérieurs à l’intérieur de la tour. C’est particulièrement visible au niveau de la voûte, fortement dégradée, où par sécurité un étaiement de bois provisoire a été installé. Un travail de topographie et photogrammétrie a permis à la DPI, en collaboration avec l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives), de réaliser des coupes et élévations de la tour dans son ensemble venant appuyer le diagnostic.
Dans un premier temps, une instance de classement au titre des monuments historiques a été prononcée (les effets d’un classement s’appliquent alors pendant douze mois). Par la suite, le travail mené a permis une inscription au titre des monuments historiques de la tour d’escalier en totalité, des façades sur cour et du sol de l’ancienne cour intérieure. L’étude a également formulé des préconisations en matière de travaux à réaliser pour conserver la tour et éviter d’avantages de détériorations.
Ainsi les propriétaires ont pu réaliser les travaux en 2021 et obtenir des aides financières notamment suite à l’inscription au titre des monuments historiques (de la part de l’État, de la Région, du Département et de la Ville).