Au XVIIIe siècle, la ville de L’Isle-sur-la-Sorgue aménage le long de ses anciens remparts des cours ou promenades.
Le cours Sainte-Anne
La construction du cours Sainte-Anne (aujourd’hui avenue de la Libération) précède celui de Villevieille construit en 1741. Le 7 février 1735, les religieuses de Sainte-Elisabeth vendirent leurs jardins à la commune pour la création de ce cours, en se réservant la propriété de la roue, de ses accessoires et du terrain occupé par ceux-ci. La roue de la plâtrière du cours leur appartenait.
Le cours de Villevieille
Le cours Victor Hugo, anciennement cours de Villevieille, est un témoin de l’histoire de L’Isle-sur-la Sorgue, de ses origines jusqu’à nos jours. Il fut construit en 1741 sous forme de promenade afin de faire communiquer, hors les murs, les portes de Villevieille et d’Avignon. Il s’embellit au XIXe siècle grâce à la dérivation de la Sorgue des Jardins dans le terrain de l’école Benoît. A partir de 1927, ce cours devint le cœur d’un marché aux raisins qui connut un grand succès et fit de L’Isle-sur-la-Sorgue un centre important de production de fruits et légumes.
Le cours Fernande Peyre (Bassin de Bouïgas)
Le cours Fernande Peyre, autrefois Salviati ou de la Pyramide, fut également créé au XVIIIe siècle. Sa construction s’inscrit dans le projet de modification des voies du Comtat Venaissin voulu par le vice-légat pontifical, Grégoire Salviati (1760-1766), l’idée étant de créer des lieux de promenade pour les habitants d’une ville encore ceinturée de fortifications. Les travaux furent confiés à l’architecte l’islois Esprit Brun et financés par le légat. Trois rangées d’ormeaux vinrent terminer son aménagement en 1765. En 1766, un petit monument fut érigé à l’extrémité du cours. Son fronton met en avant trois cartouches dont l’un représente les armes de L’Isle.
Entre 1809 et 1811, il fut restauré. A l’extrémité orientale du cours, on érigea à cette occasion la « Pyramide », un obélisque, créé par l’ingénieur Reüss. En 1835, la promenade fut élargie et 304 platanes furent plantés en remplacement des ormeaux. Le cours prit en 1947 le nom de Fernande Peyre, en hommage à la résistante qu’elle fut.
Le cours Fernande Peyre, qui part du bassin de Bouïgas et va jusqu’au pont de Bonaventure, fait plus de 900 mètres de longueur et 25 mètres de largeur. Datant du milieu du XVIIIe siècle, c’est un « Site Inscrit » depuis 1979. Il incarne une liaison historique entre L’Isle et Carpentras.
Les platanes du XIXe siècle ont succombé en 2010 au chancre coloré et ont été remplacés par des micocouliers. Une grande souscription publique, « Un arbre pour mon cours » a été lancée en 2013 pour aider la Ville à financer ce projet. La démarche permettait aux habitants ou aux visiteurs de souscrire pour l’acquisition de micocouliers, plantés en quatre rangées lors de l’achèvement du cours. Chaque don a été symbolisé par un clou de voierie planté au pied de l’arbre.
Le cours des Quatre-Otages
Le cours des Quatre-Otages, terminé en 1783, permettait de faire la jonction entre la porte des Frères mineurs et celle de Bouïgas par l’extérieur des murs. Il est nommé dans un premier temps cours des Platanes, en référence aux arbres qui y sont plantés. En 1904, le cours prend le nom du fondateur de la Ligue des droits de l’homme : Trarieux. Après la guerre, il devient le cours des Quatre-Otages en hommage aux quatre résistants l’islois sommairement exécutés par les Allemands à l’école Benoît le 22 août 1944. La ville sera libérée deux jours plus tard.