Bouïgas, du provençal bouleguer (remuer, secouer), fait référence à l’agitation de l’eau à cet endroit. Le quartier de Bouïgas ou de Villeneuve, connu pour son ancienne porte des remparts et son bassin, apparaît au début du Moyen Âge et constitue une extension de l’agglomération primitive.
Le bassin de Bouïgas est le deuxième site où les eaux de la Sorgue vont se séparer. Il alimente la Sorgue de Montclar, celle des Jardins et du Portalet. Un système ingénieux de biefs et d’adductions d’eau alimentait autrefois des moulins.
Il existait en ce lieu un système défensif complexe construit dès le XIIe siècle et amélioré au XIVe siècle par la construction d’un ravelin. La petite terrasse d’observation abrite les vestiges de cette extension de la fortification : son soubassement est constitué de la base d’une des deux tours qui l’encadraient. Bien que la porte ait été détruite en 1831, les tours subsistèrent jusqu’en 1842.
Le cours Fernande Peyre (autrefois Salviati ou de la Pyramide), qui part du bassin de Bouïgas et va jusqu’au pont de Bonaventure, fait plus de 900 mètres de longueur et 25 mètres de largeur. Datant du milieu du XVIIIe siècle, il incarne une liaison historique entre L’Isle et Carpentras. C’est un site protégé depuis 1979.
Les pêcheurs de L’Isle-sur-la-Sorgue
La Sorgue a toujours été réputée pour son eau poissonneuse. La tradition locale rapporte que les premiers L’Islois étaient des pêcheurs habitant dans des cabanes construites sur pilotis.
Avec l’industrie et l’agriculture, la pêche était une activité importante de la ville. Dès le XIIe siècle, des privilèges sont accordés aux pêcheurs par le comte de Toulouse. Ils furent renouvelés jusqu’à la Révolution. Sur leur barque à fond plat (Nego-chin), les pêcheurs l’islois attrapaient truites, anguilles et écrevisses avec leurs filets et leurs tridents (fichouire).
La pêche reste aujourd’hui une activité pratiquée sur la Sorgue et une confrérie de pêcheurs l’islois (Pescaire Lilen) est encore très active.