Depuis janvier 2016, la Ville de L’Isle-sur-la-Sorgue a confié l’élaboration d’une Aire de mise Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) à l’agence « Hommes et Territoire » (Isabelle Moulis mandataire de l’équipe pluridisciplinaire réunissant architecte, urbaniste, paysagiste et ethnologue du patrimoine).
L’AVAP est un outil réglementaire qui permettra de gérer sur le long terme l’évolution du centre ancien, de ses abords et de certains secteurs de la campagne l’isloise. Complémentaire du Plan Local d’Urbanisme (PLU), l’AVAP est une servitude publique dont l’objectif est de protéger et d’améliorer le patrimoine architectural et paysager, déjà en partie protégé au titre des abords des Monuments Historiques et du Site Inscrit. Les chargés d’étude, avec le soutien de la Direction du Patrimoine de L’Isle, ont achevé un diagnostic qui confirme et caractérise la richesse et la diversité du patrimoine local.
Ce diagnostic se fonde sur diverses analyses, à savoir :
- le patrimoine historique monumental, constitué des principaux édifices (Collégiale, Tour d’Argent, Hôtel-Dieu, etc.), mais également des hôtels particuliers et des chapelles non protégés au titre des Monuments Historiques ;
- le patrimoine architectural plus modeste qui constitue, dans la ville et ses faubourgs, des ensembles bâtis ou des perspectives contribuant à la qualité du paysage urbain. Dans ce registre, on compte notamment les maisons de faubourgs, les moulins, les ouvrages d’art hydrauliques, les fermes ou bastides réparties en bord de Sorgue et dans les campagnes ;
- le patrimoine paysager avec en premier lieu les Sorgues, le parcellaire typique de la plaine comtadine (Velorgues, Petit-Palais, etc.) et les paysages des contreforts des Monts de Vaucluse (hauteurs de Saint-Antoine).
Actuellement, l’élaboration de l’AVAP, pilotée par les Directions du Patrimoine et de l’Aménagement ainsi que par les services de l’État (service de l’Architecte des Bâtiments de France et Direction Régionale des Affaires Culturelles), rentre dans une phase réglementaire (définition du périmètre et différenciation en secteurs d’enjeux, règlement, cartographie des protections, etc.). Après validation par le Conseil Municipal, l’équipe chargée d’étude présentera à la fin de l’année le dossier complet de l’AVAP à la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites, avant mise à l’enquête publique (début 2018) et approbation définitive par le conseil municipal.
L’outil « AVAP » dont se sont dotées d’autres villes ou villages alentours pourvus d’un riche patrimoine (Carpentras, Pernes-les-Fontaines, Oppède, Ménerbes, etc.) permet de faire évoluer de façon qualitative le cadre urbain et paysager en clarifiant et en explicitant les règles dans les espaces protégés. Les prescriptions et la réglementation de l’AVAP, qui peuvent paraître contraignantes (interdiction de climatiseurs en façade, de menuiseries en PVC, de panneaux publicitaires trop voyants, type d’enduit de plâtre ou de chaux, etc.), garantissent l’embellissement de l’agglomération par la préservation et la mise en valeur de son architecture. Une telle démarche, qui s’affiche pour tous comme une évidence dans certaines villes d’exception (Avignon, Gordes, Arles, Saint-Rémy, etc.), doit l’être également à L’Isle-sur-la-Sorgue. Ce sont l’attractivité de L’Isle-sur-la-Sorgue et l’amélioration du cadre de vie pour ses habitants qui sont en jeu.
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Par ailleurs, l’AVAP permettra de développer de nouveaux dispositifs d’aides (défiscalisation « loi Malraux », subventions façades Ville/Fondation du Patrimoine).
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